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Archives des conférences

2011
  • 09.02.2001 - Nathan Badoud - Les colosses de Rhodes

    Le colosse de Rhodes, gravure du XVIIIe s.Les récentes reconstitutions du Colosse de Rhodes sont fortement influencées par une tradition plusieurs fois séculaire, dans laquelle recherche archéologique et imaginaire artistique ont interféré pour aboutir à la figure banale, et peu vraisemblable, d’une divinité dressant son corps d’athlète à l’entrée du port de la cité.

    Le Colosse créé par Charès vers 300 av. J.-C. (l’une des sept "merveilles du monde") appartenait pourtant à un type bien particulier de statue : les kolossoi - des objets utilisés dans des rituels de malédiction et d’exorcisme, que l’on jetait au feu quand on ne les nourrissait pas pour finalement les abandonner dans les bois. Or l'étude combinée de l'archéologie et de certaines sources littéraires oubliées nous permet de mieux définir ces objets énigmatiques et de comprendre en quoi cette définition s'applique également au chef d'oeuvre de Charès. À mille lieues des schémas hérités de la Renaissance, le kolossos peut alors se révéler dans toute son étrangeté : il sert d’emblème à une série de timbres amphoriques, marques que les Anciens apposaient sur les amphores pour en contrôler la production. Ce que l’on a jusqu’à présent qualifié de « symbole d’Hélios » représente en effet, sinon le Colosse lui-même, du moins un kolossos de Rhodes, contemporain de la statue de Charès et figurant comme elle le dieu tutélaire de la cité.

    Conférence donnée le mercredi 9 février 2011, à 20h15, à l'aula du 1er Mars, UNINE

    Nathan Badoud est docteur en archéologie classique de l'Université de Neuchâtel, et membre étranger de l'Ecole française d'Athènes.

    Légende de l'illustration : Le colosse de Rhodes, gravure du XVIIIe siècle.

  • 09.03.2011 - Pierre Barde - Cortaillod, un village englouti

    Plongée dans le village de Cortaillod-Est

    Cette conférence sera l’occasion de présenter au public l’un des premiers documentaires sur la fouille subaquatique d’une station littorale, la station du Bronze final de Cortaillod-Est. Après une introduction du conférencier sur le contexte de réalisation de son film et le déroulement du tournage durant le printemps 1980, le documentaire de 55 minutes sera projeté. S’ensuivra une discussion avec le réalisateur et avec les protagonistes de cette expérience, qui marque un des grands moments de l’archéologie neuchâteloise.

    Conférence donnée le mercredi 9 mars 2011, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Pierre Barde est un ancien journaliste de la Télévision Suisse Romande.

    Légende de l'illustration : Plongée dans le village de Cortaillod-Est.

  • 30.03.2011 - François Demotz - Neuchâtel, ville royale autour de l'An Mil

    Château de Neuchâtel. Montage photographique représentant un mur rodolphien (vers 1011 ) et une sculpture de l’aula (vers 1150).

    Neuchâtel fait partie de ces noms qui évoquent immanquablement le Moyen Age. Rappelons que c’est à un roi, Rodolphe III, et non à un seigneur, qu’il revient de citer pour la première fois Neuchâtel en 1011 et d’en disposer.
    Grâce aux travaux des archéologues et des historiens, le passé de la région est maintenant mieux connu et l’on sait aujourd’hui qu’il s’agit d’un lieu typique de la monarchie des rois de Bourgogne, par sa tradition, sa localisation et son statut. Mais pourquoi en 1011 et un château neuf ? Cette mention correspond à une époque troublée : une aristocratie ambitieuse et un voisin germanique qui espère la fin du royaume de Bourgogne. Neuchâtel est alors appelée à jouer un rôle important dans la politique royale en devenant sedes regalissima, castellum et la propriété d’un personnage de premier plan, la reine Ermengarde. La ville joue ensuite un rôle militaire réel au coeur du conflit qui marque le rattachement du royaume de Bourgogne à l’empire. Son passé royal s’estompe alors, mais elle demeure un pôle éminent de l’autorité publique.

    Conférence donnée le mercredi 30 mars 2011 à l'aula des Jeunes-Rives (UNINE - FLSH).

    François Demotz est professeur à l'Université Lumière de Lyon, au Centre international d'études françaises.

    Légende de l'illustration : Château de Neuchâtel. Montage photographique représentant un mur rodolphien (vers 1011 ) et une sculpture de l’aula (vers 1150).

  • 20.04.2011 - Olivier de Cazanove - La reprise des fouilles sur le sanctuaire d'Apollon Moritasgus à Alésia

    Vue aérienne du chantier de fouille à Alésia avec le sanctuaire d’Apollon Moritasgus

    L’exploration archéologique du sanctuaire d’Apollon Moritasgus à Alésia a repris en mai 2008, 99 ans après les premières fouilles d'Émile Espérandieu. Au cours de trois campagnes successives, celui-ci avait dégagé un bâtiment rectangulaire, un dispositif de captage d’eau de source et surtout un temple octogonal à galerie périphérique. L’exploration du sanctuaire avec des moyens modernes, a permis d’en étudier l’organisation spatiale et d’en préciser la chronologie.

    Conférence donnée le mercredi 20 avril 2011, à 20h14, à l'aula du 1er Mars (UNINE)

    Olivier de Cazanove est professeur à l'Université de Paris I Panthéon-Sorbonne

    Légende de l'illustration : Vue aérienne du chantier de fouille à Alésia avec le sanctuaire d’Apollon Moritasgus

  • 11.05.2011 - Sylvie Beyries
  • 08.06.2011 - Régis Bertholon
  • 21.09.2011 - Florence Journot et Gilles Bellan
  • 12.10.2011 - Laurent Olivier
2010
  • 10.02.2010 - Jean-Luc Martinez - Les nouvelles salles d'art grec au Louvre

    Déplacement de la Venus de Milo au Louvre

    Le Département des antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre achève en 2010 le réaménagement des salles d’art grec commencé en 1997. C’est l’occasion de rappeler la lente émergence de l’archéologie grecque au sein du Palais du Louvre transformé en musée en 1793.
    Abritées dans l’écrin luxueux et contraignant des anciens appartements des rois de France, les nouvelles salles d’art grec, toujours ordonnées selon un parcours chronologique, témoignent de la diversité d’une collection que les chefs-d’oeuvre universellement connus que sont la Vénus de Milo et la Victoire de Samothrace dissimulent. Le projet en cours a été en effet l’occasion d’une vaste campagne de restauration et de réexamen des objets. La politique d’acquisition du musée, comme les projets d’exposition que ces études ont suscités, révèle les enjeux d’une présentation de l’art grec dans un musée qui s’est voulu universel. La « recontextualisation » des objets archéologiques et le respect de l’histoire des collections semblent désormais deux défis conciliables pour une institution bicentenaire.

    Conférence donnée le mercredi 10 février 2010, à 20h15, à l'aula du 1er mars (UNINE).

    Jean-Luc Martinez est conservateur général du Patrimoine et directeur du Département des antiquités grecques, étrusques et romaines au Musée du Louvre, Paris.

    Légende de l'illustration : Déplacement de la Venus de Milo au Louvre

  • 10.03.2010 - Sébastien Bully - Entre Jura et Vosges, archéologie des premiers monastères en Franche-Comté

    Galerie du grand cloitre de Saint-Claude (XIe siècle)

    Entre la fin de l’Antiquité et le Xe siècle, la région de l’actuelle Franche-Comté fut le berceau de mouvements monastiques parmi les plus importants de Gaule, de par leur précocité, leur ampleur ou leur postérité. Ainsi, c’est à l’imitation des Pères du désert que les deux frères Romain et Lupicin fondèrent vers 430 les monastères du Jura autour de Condat, future Saint-Claude. Ils furent suivis 150 ans plus tard par un Irlandais, saint Colomban, qui, avec ses compagnons insulaires, est à l’origine de la grande abbaye de Luxeuil au pied des Vosges. Au tout début du Xe siècle, c’est encore des monastères jurassiens de Baume et de Gigny que partit Bernon pour aller fonder Cluny.
    Les recherches archéologiques engagées depuis une dizaine d’années enrichissent un patrimoine monumental varié, qui va des trous de poteaux aux peintures murales en passant par les sarcophages. Elles renouvellent profondément nos connaissances sur ces monastères, de leurs origines jusqu’à la fin du Moyen Âge.

    Conférence donnée le mercredi 10 mars 2010, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Sébastien Bully est chargé de recherches CNRS, Dijon.

    Légende de l'illustration : Galerie du "Grand Cloitre" de Saint-Claude (XIe siècle)

  • 14.04.2010 - Werner Müller - Sans domicile fixe : la vie nomade des chasseurs magdaléniens du Plateau suisse

    Scène de chasse à Monruz, au Magdalénien

    Après le retrait des glaciers du Plateau suisse, une végétation pionnière a progressivement recolonisé le paysage, permettant aux troupeaux de rennes et de chevaux sauvages de réoccuper ce territoire. L'alimentation des groupes humains ne pouvant être basée sur les rares plantes comestibles à disposition, elle a dû être assurée exclusivement par des produits carnés. Le système de subsistance des populations paléolithiques reposait donc essentiellement sur la chasse et la pêche. Or, la faible densité des ressources animales et leur forte dispersion spatiale ont entraîné une mobilité élevée des chasseurs.
    La conférence présentera divers modèles d'occupation du territoire en incluant des réflexions sur le rythme de déplacement des populations, la durée des séjours sur les lieux d'habitat et les activités qui ont été menées dans ces campements. On y verra comment l'adaptation des stratégies de chasse au comportement du gibier a conditionné la vie nomade des chasseurs magdaléniens.

    Conférence donnée le mercredi 14 avril 2010, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Werner Müller est archéozoologue à l'Office et musée d'archéologie et chargé d'enseignement à l'Institut d'archéologie (UNINE).

    Légende de l'illustration : Scène de chasse à Monruz, au Magdalénien

  • 05.05.2010 - Béat Arnold et Fabien Langenegger - Les Lacustres : des fouilles de Bevaix au projet de l'UNESCO

    Marquage, mesure de l'inclinaison et de l'orientation de l'un des 2'000 pieux de Bevaix-SudLa conférence s'est déroulée en deux temps. Dans une première étape, a été présentée l'état d'avancement du projet de classement des stations lacustres auprès de l'UNESCO et des travaux complémentaires que cette procédure a induits pour le canton de Neuchâtel.
    La seconde partie a présenté les premiers résultats obtenus dans le cadre de la fouille subaquatique (2004 – 2007) de l'intégralité d'un village du Bronze final. Grâce à l'analyse dendrochronologique, il a été possible de suivre l'évolution du village année après année, en relation avec les autres gisements du Bronze final de la baie de Bevaix, ainsi que la technologie mise en oeuvre pour le façonnage des pieux.

    Conférence donnée le mercredi 5 mai 2010, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Béat Arnold est l'archéologue cantonal de Neuchâtel et Fabien Langenegger est archéologue et dendrochronologue à l'Office et musée d'archéologie de Neuchâtel.

    Légende de l'illustration : Marquage, mesure de l'inclinaison et de l'orientation de l'un des 2'000 pieux de Bevaix-Sud.

  • 26.05.2011 - Victor Fernández - Le christianisme en Ethiopie : des églises médiévales aux implantations jésuites

    Recueillement près d’une église de Lalibela, au nord de l’Ethiopie

    Bien que peu connu en Occident, le christianisme d’Éthiopie est aussi ancien que celui d’Europe, les rois d’Aksoum s’étant convertis au début du IVe siècle. Les églises qui peu à peu furent érigées dans le nord du pays ont été construites en pierres sèches ou creusées directement dans le rocher. Si les guerres du XIVe siècle contre l'islam ont détruit une bonne part des édifices en pierres sèches, les églises rupestres se sont par contre bien mieux conservées, comme en témoigne l'exemple inégalable de Lalibela, dont les églises médiévales sont inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Nombre de ces églises abritent encore des peintures pariétales et des manuscrits marqués d’une profonde originalité, même s’ils suivent les lointains modèles de l'orthodoxie d’Orient.
    Au début du XVIIe siècle, les missionnaires jésuites, portugais et espagnols, ont construit des églises de type européen, qui ont eu très peu d’influence sur l'art sacré éthiopien. Elles ont cependant introduit dans le pays des techniques de construction au mortier, qui ont ensuite été reprises pour la construction des nouvelles églises ainsi que des célèbres palais royaux de Gondar.
    Aujourd'hui encore, les églises d'Éthiopie ont conservé la conception originale des premiers siècles du christianisme primitif et inspirent une profonde émotion.

    Conférence donnée le mercredi 26 mai 2010, à 18h00, à la salle de conférence du Laténium.

    Victor Fernández est professeur d’archéozoologie à l'Université Complutense de Madrid.

    Légende de l'illustration : Recueillement près d’une église de Lalibela, au nord de l’Ethiopie

  • 03.09.2011 - Marc-Antoine Kaeser - Les tumulus neuchâtelois : une source décisive pour la chronologie européenne de l'archéologie celtique

    Relevé d’une tombe de la nécropole de Hallstatt (Ramsauer 1846-1863)

    La distinction entre les périodes de "Hallstatt" et de "La Tène" est une notion fondamentale pour la protohistoire européenne. Or, on ignore souvent que cette distinction est née à Neuchâtel, alors que la plupart des archéologues refusaient encore d'admettre le "Système des trois âges" et la profondeur considérable des temps préhistoriques. C'est en effet l'étude des tumulus neuchâtelois qui a conduit Edouard Desor à établir des comparaisons entre les trouvailles étrusques d'Italie du nord, les vestiges de La Tène et ceux de la nécropole autrichienne de Hallstatt. Fondées sur l'analyse du mobilier des tumulus de Bevaix/Vauroux et de Coffrane/Les Favargettes, ces comparaisons le conduiront à proposer, dès 1868, cette distinction capitale, finalement adoptée lors du Congrès international de préhistoire de Stockholm, en 1874.

    Conférence donnée le mercredi 03 septembre 2011, à 18h00, à la salle de conférence du Laténium. Elle a été suivie par un apéritif puis l'ouverture officielle de l'expo-flash "Entrez dans la tombe !", qui a mis précisément en valeur l'exploration des tumulus hallstattiens de notre région.

    Marc-Antoine Kaeser est le directeur du Laténium, et professeur assistant à l'Institut d'archéologie (UNINE)

    Légende de l'illustration : Relevé d’une tombe de la nécropole de Hallstatt (Ramsauer 1846-1863)

  • 06.10.2011 - Lorenz Baumer - A la recherche d'un panthéon oublié en Calabre : témoignages archéologiques des sanctuaires et cultes de Crotone

    Colonne du temple grec d'Hera Lacina à Crotone

    La conférence portera sur les sanctuaires et cultes de Crotone, une des premières villes de la Grande Grèce, en particulier aux VIe et Ve s. av. J.-C. Réputée pour sa salubrité, connue pour l’excellence des athlètes crotoniates aux jeux panhelléniques, patrie du fameux général Mylo et siège de l’école de Pythagore, Crotone ne connaît à ce jour pas de recherches archéologiques d’envergure. Cela vaut aussi pour ses sanctuaires, avec la partielle exception du sanctuaire d’Héra Lacinia à Capo Colonna. L’étude des vestiges et trouvailles archéologiques, en particulier des oeuvres sculptées, souvent d’une qualité exceptionnelle, et des autres indices permet de reconstituer au moins partiellement le panthéon d’une cité grecque oubliée.

    Conférence donnée le mercredi 06 octobre 2010, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Lorenz Baumer est professeur ordinaire à l'Université de Genève, Unité d'archéologie classique.

    Légende de l'illustration : Colonne du temple grec d'Hera Lacina à Crotone.

  • 27.10.2011 - Jean-Loïc Le Quellec - La Dame blanche et l'Atlantide : Enquête sur un mythe archéologique

    Relevé de la « Dame Blanche » peinte sur les roches du Brandberg (Namibie)

    Par une enquête minutieuse, conduite autour de la célèbre image rupestre de la “Dame Blanche”, nous proposons de faire le point sur les présupposés mythiques influençant nombre de recherches scientifiques, particulièrement dans le cas de l’art rupestre. Cet exposé mettra aussi en lumière l’existence de liens surprenants entre travaux savants et productions littéraires ou artistiques. Le dépouillement des archives des premiers chercheurs sur l’art rupestre africain montre que le moteur des premiers travaux était la recherche d’anciennes colonies “blanches” disparues, et qui se seraient établies, dès la préhistoire, au coeur du continent Noir. Tant l’abbé Breuil qu’Henri Lhote ont alors retrouvé sur les roches africaines des peintures rupestres qui leur ont paru représenter des “dames blanches” qu’ils ont aussitôt interprétées comme des déesses ou des reines propres aux anciens royaumes dont ils croyaient avoir découvert les vestiges. Ce faisant, ils ressuscitaient et nourrissaient deux mythes : celui d’une Atlantide saharienne pour Henri Lhote et, pour l’abbé Breuil, celui de l’identification des grandes ruines du Zimbabwe à la ville mythique d’Ophir, d’où, selon la Bible, le roi Salomon tirait ses fabuleuses richesses.
    Avec le recul, nous voyons bien que ces théories étaient le reflet des préoccupations de l’époque, une forme de justification de la présence blanche dans l’Afrique colonisée. Les études récentes ont montré que la “Dame Blanche” n’était en réalité ni blanche ni même une femme. Une question demeure : si une telle interpénétration de la science et du mythe au service du politique fut possible dans le cadre de l'étude des arts rupestres et de la Préhistoire de l'Afrique au milieu du XXe siècle, qu'en est-il de nos jours ?

    Conférence donnée le mercredi 27 octobre 2010, à l'aula des Jeunes-Rives (UNINE - FLSH).

    Jean-Loïc Le Quellec est directeur de recherche au CNRS (France) et spécialiste mondial de l’art rupestre saharien.

    Légende de l'illustration : Relevé par H. Breuil de la « Dame Blanche » peinte sur les roches du Brandberg (Namibie).

  • 17.11.2011 - Jean-Claude Bessac - Le travail de la pierre sur les grands monuments rupestres de Pétra

    Monument d'AI-Khazneh a Pétra (Jordanie)

    De la fin du ler siècle avant J.-C. au début du IIe siècle, presque un millier de monuments rupestres ont été réalisés par les Nabatéens dans les massifs de grès, principalement à Pétra en Jordanie, mais aussi plus au sud, à Hégra, en Arabie Saoudite. Passée la première émotion provoquée par cette belle et imposante architecture qui semble émerger des abrupts du rocher naturel, les visiteurs se posent de nombreuses questions techniques et économiques, souvent à peine effleurées par les historiens de l'art, archéologues et architectes qui se sont intéressés à ces monuments. Comment les artisans antiques s'y sont-ils pris pour transformer ces masses rocheuses en grandioses joyaux d'architecture rupestre? Combien étaient-ils? Combien de temps leur a-t-il fallu pour creuser les structures souterraines, dégager et décorer les façades? N'aurait-il pas été plus facile de construire ces monuments? Il est encore trop tôt pour répondre définitivement et pleinement à toutes ces questions, mais le point de vue d'un tailleur de pierre archéologue peut contribuer à ouvrir de nouvelles perspectives de recherches dans ce domaine.

    Conférence donnée le mercredi 17 novembre 2010, à 20h15, à la salle D67 (2e) du bâtiment du 1er Mars (UNINE).

    Jean-Claude Bessac est chercheur au CNRS (France).

    Légende de l'illustration : Monument d'AI-Khazneh a Pétra (Jordanie)

  • 08.12.2010 - Michel Egloff - Archéologie, mémoire des cultures

    Fouille du village néolithique de Marin-Les Piécettes et de son chemin d’accès (Neuchâtel)

    C’est en quelque sorte le bilan d’une carrière consacrée à la découverte et à l’enseignement de l’archéologie que Michel Egloff nous présentera, en insistant sur quelques aspects fondamentaux observés dans la méthodologie d’une science humaine parfois négligée. Le concept de mémoire est généralement associé à l’étude des archives écrites – mais lorsque l’on met en regard la date extrêmement « récente » de l’invention de l’écriture et celle de l’apparition des premiers hommes, on réalise que, sans fouilles archéologiques, notre mémoire se trouverait cruellement amputée dans ses deux à trois premiers millions d’années ! La science des choses anciennes (archaiologia, comme disaient les anciens Grecs) est pratiquée depuis 2500 ans au moins. Ses méthodes sont devenues de plus en plus rigoureuses et crédibles, ce qui ne les empêche pas de déboucher parfois sur le romantisme et l’imaginaire.

    Conférence donnée le mercredi 8 décembre 2010, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Michel Egloff est professeur honoraire à l'Université de Neuchâtel (Institut d'archéologie) et ancien directeur du Laténium.

    Légende de l'illustration : Fouille du village néolithique de Marin-Les Piécettes et de son chemin d’accès (Neuchâtel).

2009
  • 11.02.2009 - Nicole Plumettaz et Patrick Gassmann - Une pêcherie et un moulin du Moyen-Age sur la Thielle

    Conférence donnée le mercredi 11 février 2009, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Nicole Plumettaz est archéologue et Patrick Gassmann est dendrochronologue, tous deux à l'Office et musée cantonal d'archéologie, Neuchâtel.

  • 25.02.2009 - Didier Viviers - La cité d'Itanos: apports archéologiques récents à l'histoire d'une cité crétoise

    Conférence donnée le mercredi 25 février 2009 à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Didier Viviers est professeur ordinaire à l'Université libre de Bruxelles, en histoire et archéologie.

  • 25.03.2009 - Christian De Reynier - La collégiale de Neuchâtel relue par l'archéologie du bâti

    Conférence donnée le mercredi 25 mars 2009, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Christian De Reynier est historien et archéologue à l'Office de la protection des monuments et des sites (Neuchâtel).

  • 22.04.2009 - Claude Albore Livadie - Nola, un village de l'âge du Bronze sous les cendres du Vésuve

    Conférence donnée le mercredi 22 avril 2009, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Claude Albore Livadie est directeure de recherche du CNRS, Centre Camille Jullian (UMR 6573)

  • 13.05.2009 - François-Xavier Chauvière - L'homme qui a vu l'homme qui a vu la bête... Chasse à l'ours et préhistoire dans la grotte du Bichon

    Conférence donnée le mercredi 13 mai 2009, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    François-Xavier Chauvière est archéologue, responsable de la série Archéologie Neuchâteloise, et spécialiste du Paléolithique supérieur.

  • 01.10.2009 - Stéphane Verger - Les relations transalpines au temps des premiers Celtes

    Détail de la situle de Vače, Slovénie, 6-5e s. av. J.-C.

    On a souvent tendance à réduire les relations entre les pays au nord et au sud des Alpes, d'une part à des échanges économiques documentés par des objets importés (vaisselle de luxe, amphores vinaires), d'autre part à des circulations d'idées qui entraînent des modifications dans la culture et dans l'art nord-alpins. L'examen de dossiers archéologiques célèbres permet d'en donner une image beaucoup plus concrète et complexe. Ce sont bien de véritables liens d'hospitalité, des alliances diplomatiques, des installations d'artisans que révèle l'étude de l'agglomération de la Heuneburg, des grandes tombes de Hochdorf et de Vix, du grafitte de Montmorot. En combinant les données littéraires avec celles de l'archéologie, on peut aussi restituer l'idée que les Grecs et les Etrusques se faisaient des populations transalpines, qui se trouvaient pour eux au bout du monde vers le couchant d'été, là où résidaient, disait-on, le peuple bienheureux des Hyperboréens et les tristes filles du soleil.

    Conférence donnée le mercredi 1er octobre 2009 à la salle de conférence du Laténium.

    Stéphane Verger est directeur d’études à l'Ecole Pratique des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Paris.

    Légende de l'illustration : Détail de la situle de Vače, Slovénie, 6-5e s. av. J.-C.

  • 21.10.2009 - Jean-Yves Empereur - Alexandrie, la ville des savants

    Vue reconstituée d’Alexandrie au 2e s. av. J.-C. (aquarelle J.-C. Golvin).

    La ville d’Alexandrie, fondation grecque de la fin du IVe siècle av. J.-C., était réputée pour son commerce florissant et son rayonnement dans le domaine des arts. Elle a également su attirer les plus grands savants de l’époque : les sciences, la médecine, la géographie ou encore la philosophie y ont connu un essor sans précédent. C’est dans ce contexte d’émulation qu’a été créée la célèbre bibliothèque d’Alexandrie, l’un des premiers centres de recherche de l’humanité.

    Cette conférence a été organisée en collaboration avec l'Ambassade de France en Suisse, dont le soutien généreux a facilité l’accueil au Laténium de l’exposition "Du Nil à Alexandrie" réalisée en partenariat avec le Centre d’Etudes Alexandrines.
    Le vernissage de cette grande exposition a eu lieu le lendemain de la conférence.

    Conférence donnée le mercredi 21 octobre 2009, à 20h15, à l'aula des Jeunes-Rives (UNINE - FLSH).

    Jean-Yves Empereur est directeur du Centre d'Etudes Alexandrines et docteur honoris causa de l'Université de Neuchâtel

    Légende de l'illustration : Vue reconstituée d’Alexandrie au 2e s. av. J.-C. (aquarelle J.-C. Golvin).

  • 18.11.2009 - Hédi Dridi - Carthage dans son contexte méditerranéen (IXe-IIe s. avant notre ère.)

    Golfe de Carthage avec ses ports puniques et le Jebel Boukornine en arrière plan

    Carthage, fondée à la fin du IXe s. av. n. è. par des Phéniciens de Tyr, s’est très tôt insérée dans les réseaux commerciaux et culturels qui traversaient la Méditerranée d’est en ouest et du nord au sud. Soutenu par ses armées, son dynamisme commercial en fait dès le VIe s. (av. n. è.) et jusqu’à la date de sa destruction, en 146 av. n.è., une métropole méditerranéenne ouverte aux influences grecques ou égyptiennes et accueillant une population cosmopolite.
    En l’absence de sources littéraires directes, notre connaissance de Carthage et des Carthaginois fut longtemps tributaire des sources classiques, mais l’examen sans cesse renouvelé des données de fouilles permet de corriger l’image peu flatteuse transmise par les auteurs anciens.

    Conférence donnée le mercredi 18 novembre 2009, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Hédi Dridi est professeur ordinaire à l'Université de Neuchâtel, en archéologie de la Méditerranée antique.

    Légende de l'illustration : Golfe de Carthage avec ses ports puniques et le Jebel Boukornine en arrière plan

  • 02.12.2009 - Michel Valloggia - Entre Chéops et Chéphren, le complexe funéraire de Radjedef à Abou Rawash

    Reconstitution de la pyramide d’Abou Rawash

    Depuis près d’un siècle, l’examen des pyramides des souverains de l’Ancien Empire (env. 2700-2200 av. J.-C.) a constamment été étoffé par des découvertes nouvelles et par la reprise d’investigations sur d’anciennes concessions.
    Curieusement, l’emplacement d’Abu Rawash, situé à 25 km au nord-ouest du Caire, est demeuré à l’écart d’enquêtes systématiques depuis le début du XXème siècle. Il est vrai toutefois que ce site fut malmené et intensivement exploité par les carriers depuis l’époque romaine… A nos yeux, les vestiges conservés offrent néanmoins un grand intérêt : celui de présenter de bonnes similitudes avec un chantier en cours d’exécution !
    Au terme de treize campagnes (1995-2007), une image cohérente de ce lieu de mémoire se dégage désormais, et il devient évident que les anciennes évaluations concernant ce site devront prendre en compte l’acquis des dernières découvertes.

    Conférence donnée le mercredi 2 décembre 2009, à 20h15, à l'aula du 1er Mars (UNINE).

    Michel Valloggia est professeur honoraire d'égyptologie à l'Université de Genève.

    Légende de l'illustration : Reconstitution de la pyramide d’Abou Rawash.

2008

Jeudi 28 août à 18 h, salle de conférence du Laténium, Noël Coye « La collection lacustre d'Arnold Guyot: histoire d'un aller et retour ». A l'occasion de l'ouverture, dans le hall du Laténium, de la petite exposition Retour d'Amérique: la collection Guyot, M. Coye a présenté le résultat de ses recherches sur cette collection.


Mardi 9 septembre à 20h15, aula des Jeunes Rives, Michel Brunet « En Afrique sahélienne (Tchad), sur la piste du berceau de l'humanité », conférence organisée par Archéone en collaboration avec le Laténium, le Muséum et AMUSE (Société des amis du Muséum d'histoire naturelle de Neuchâtel).


Mercredi 15 octobre à 20h15, aula du 1er mars, Bruno Chaume « Le complexe aristocratique de Vix/le mont Lassois et les débuts de l'urbanisation en Europe moyenne au premier âge du Fer (810 av. J.-C.-450 av. J.-C.) »


Mercredi 5 novembre à 20h15, aula du 1er mars, Véronique Blanc-Bijon « Les mosaïques d'Arles : une enquête en cours »


Mercredi 19 novembre à 20h15, aula du 1er mars, Claudine Karlin « Les chasseurs de rennes : enquête ethnoarchéologique en Sibérie pour comprendre les pratiques des derniers chasseurs de la préhistoire »


Mercredi 10 décembre à 20h15, aula du 1er mars, Denis Weidmann « Les premières églises et monastères des Kellia (Basse Egypte) »